L'aube achevait de se lever sur les landes de Sidimote, revelant da sa lueur blafarde une contrée dévastée par la guerre et les tourments climatiques.
Le jeune Incantam serra plus fort le pommeau de sa dagues d'initié, le coeur en proie à un trouble grandissant. Cinq jours. Cinq jours à affronter le froid, l'épuisment d'une longue marche journalière, les cri rauques des Ouginaks se répercutant dans la plaine, la faim et la soif. Cinq jours qu'il avait quitté sa vie. Cinq jour qu'il avait quitté Brakmar.
Toute son enfance passée dans la morne citée, couronnée de ses fumerolles sombres, toute son adolescence passée dans les ruelles noires et pullulantes de sang, toute sa première vie passée à adorer SRAM, son dieu, le seul qu'il aie jamais connu.
Dieu de guerre, de violence, de sang, d'ombre et de puissance, dieu d'un monde façonné à son image, Dieu de brakmar, Dieu de l'intolérance.
Incantam rabattit sa pelerine noire de glaise sur son crâne nu, perlé de sueurs froides. Demain il atteindrait Bonta. Demain il saurait.
La cruelle vie a brakmar lui avait tout enlevé, tout, plus rien de personnel ne subsistait dans ses moeurs, tout, sauf l'amour qu'il portait à sa mère.
Sa mort, elle la devait à Sram. Sa mort elle la devait à sa religion, sa mort, elle la devait à Brakmar.
Le jeune disciple releva la tête, et s'affala de douleur.
Ses yeux, ternes et sans vie contemplait ce que nul homme ne peut oublier dans sa vie.
Omnubilé par sa rancoeur, dominé par sa haine de Brakmar, aveuglé par les tenèbres de la plaine noire de sidimote, Incantam n'avait pu voir ce qu'il avait cherché depuis ces cinq jours d'exil...
Incantam contemplai le ville Lumière, Bonta la resplendissante.
Des larmes roulèrent sur ses joues, un sentiment fugace et récurrent le clouait sur place, incapable de faire un pas de plus, il se sentait assommé parune chape de puissance...
Oui, la ville resplendissait l'amour, oui la ville résonnait de gloire, oui, la ville exhalait la Tolérance.
Portant sa main à ses lèvres il goûta la bruine matinale des champs de Bonta, clignant des yeux il apreçut une silhouette à ses cotés.
"-Bonjour à vous, voyageur" sussura-t-elle comme pour ne pas briser le charme.
Incantam la regarda et lu cette même tolérance qu'il sentait dans ces lieux, dans les yeux de l'inconnue.
"-Est-ce toujours ainsi ?" lui demanda-t-il.
Un sourire amusé couvrit le visage de sa compagne.
"-Non, cette sensation restera unique pour toi, mais si tu sais la garder dans ton coeur tu t'apercevras que Bonta vis en toi. Ses valeurs sont tiennes désormais...
Le jeune sram couvrit son torse nu, siège de symboles tatoué de la religion brakmarienne, et pleura. IL pleura sa vie gachée, il pleura sa mère, il se pleura lui même et courba son corps pour recevoir l'absolution d'un Dieu, n'importe lequel, mais celui d'une entité à même de comprendre ses tourments..
Et l'inconnue reprit, sans qu'il s'y atende :
"-Viens, je m'apelle Damara, et je suis sûr qu'Elle t'acceptera..."
Incantam regarda la cité, et la joie qu'il ressentit alors terrassa ses chimères. Il vivrait pour Elle, pour être digne de son absolution, pour combattre ce en quoi il avit toujours crû...
Puis il se tourna vers Damara et lui tendit la main.